Les livres de management enseignent que le déploiement de la stratégie se fait (1) du long terme au court terme et (2) du haut de l’organisation au bas de l’organisation.
Mais dans une organisation liquide, le déploiement de la stratégie peut suivre une logique totalement symétrique.
(1) Les objectifs du sommet de l’entreprise sont définis par » distillation » des objectifs identifiés par les équipes de terrain : le terrain suggère aux dirigeants les objectifs qu’il juge pertinents mais qui ne peuvent être mis en œuvre par le terrain par manque de temps, de ressources et de prérogatives.
(2) Les objectifs à long terme sont atteints en « distillant » les objectifs à court terme. Ces objectifs sont importants, mais ils demandent plus de temps et/ou supposent que les objectifs à court terme ont été atteints.
Cette approche symétrique ébranle le PDG qui considère que son travail consiste à voir loin et à fixer les grandes orientations.
Mais elle a le mérite de responsabiliser chaque employé dans la conception et l’exécution de la stratégie. Elle part de l’expérience quotidienne de milliers de personnes qui sont en contact avec les marchés, les clients, les concurrents, les fournisseurs, les produits, les processus, les outils, l’organisation.
Cette approche ne nie pas l’autorité hiérarchique puisque chaque manager trie les objectifs qui lui sont proposés par le terrain et il conserve les droits et devoirs que lui confère son statut (sa place dans l’organisation).
De nombreux arguments s’opposent à ce point de vue.
▪️ Les équipes opérationnelles ont le nez dans le guidon et n’ont pas le recul nécessaire pour voir les grands enjeux et penser à long terme.
Le contre-argument est que les cadres voient les problèmes macro et ont une vision à long terme mais manquent de proximité pour voir la déclinaison opérationnelle et les priorités à court terme.
▪️ Si tout part de la base, comment s’assurer que les équipes suivront des méthodes homogènes et que les priorités optimiseront les synergies ?
Le contre-argument est que la priorité donnée aux synergies et à l’homogénéité se fait au détriment de l’agilité et de la créativité.
En conclusion, l’inversion de la pyramide n’est pas la solution magique mais le logiciel de gestion dominant n’est pas parfait : 70% des projets de transformation n’atteignent pas leurs objectifs, 8 employés sur 10 ne comprennent pas la stratégie de leur entreprise, 35% du temps des employés est consacré à des activités dont ils ne voient pas la valeur ajoutée, etc.
Ces faits nous invitent à nous poser des questions difficiles.
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