Les forces à l’œuvre dans l’économie de la connaissance exigent un changement de paradigme complet dans la manière de concevoir et de gérer les organisations. Cette révolution concerne toutes les formes d’organisation.
L’organisation hiérarchique a fait le succès des grandes entreprises industrielles. La structuration verticale associée à un degré élevé de spécialisation des tâches a permis d’améliorer la qualité, d’optimiser l’utilisation des capacités et de réduire les temps de cycle. La priorité est alors donnée à l’efficacité.
Économie industrielle :
– organisation hiérarchique
– actifs corporels
– efficacité
L’organisation matricielle est devenue le modèle dominant dans l’économie des services. Elle a permis de combiner la proximité du client et la mise en commun de ressources critiques. C’est l’époque du double rapport (hiérarchique et fonctionnel), des centres de services partagés et des processus transversaux. Sans perdre en efficacité, des synergies sont recherchées.
Économie de service :
– organisation matricielle
– immobilisations incorporelles
– synergies
L’économie de la connaissance s’est imposée avec la révolution numérique. Aujourd’hui, les entreprises doivent maintenir leur efficacité et optimiser les synergies, mais elles doivent aussi et surtout être agiles pour détecter et saisir rapidement les opportunités. L’intelligence collective devient l’atout majeur.
Économie de la connaissance :
– organisation liquide
– actifs numériques
– agilité
Chaque modèle organisationnel possède son propre système de gestion par objectifs :
– Hoshin Kanri : organisation industrielle
– Tableau de bord prospectif : organisation matricielle
– Objectifs et résultats clés : organisation liquide
On parle de nouveau paradigme lorsque l’on change profondément les idées et les mots utilisés pour analyser et optimiser un système. Le nouveau paradigme doit conserver les avantages du précédent tout en répondant à des exigences nouvelles et radicalement différentes.
Vouloir utiliser un système de gestion qui a été conçu pour une opération matricielle ne peut pas fonctionner avec une organisation liquide. Aujourd’hui, il est anachronique de vouloir être agile tout en conduisant la stratégie avec des cartes d’objectifs.
Lorsqu’il existe une disjonction entre les forces de l’économie, le modèle organisationnel et le système de gestion, l’entreprise est non seulement incapable de répondre aux nouveaux défis (agilité) mais elle finit par perdre ce qui faisait sa force :
– Les synergies disparaissent.
– L’efficacité s’effondre.
– Les employés sont désorientés.
– Les risques psychosociaux explosent.
– Les meilleurs talents partent.
– Les entreprises disparaissent.
Changer de paradigme est très difficile car cela nécessite un changement de vision, de culture, de valeurs, de comportements, de processus et d’outils.
Peu de dirigeants en sont conscients et encore moins en sont capables. La destruction créatrice fait le tri.
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