La question semble d’autant plus incongrue que les plannings de conception et de réalisation de nombreux grands projets dérapent dans des proportions importantes (entraînant des dérapages budgétaires conséquents).
Petit rappel :
– le scheduler conçoit le planning du projet
– le planning manager contrôle le planning
Une part importante du travail de ces deux métiers consiste à collecter l’information auprès des équipes projets, à mettre à jour le planning et à produire un reporting. Ces activités à faible valeur ajoutée sont vouées à disparaître.
Ces activités existent uniquement parce que les outils de gestion de planning sont complexes, peu ergonomiques et que les licences coûtent cher, autant de contraintes qui ne vont pas durer.
Quelle est alors la véritable valeur ajoutée des schedulers et des planning managers :
– vérifier que les données sont fiables,
– faciliter la gestion des conflits de dates,
– faciliter la synchronisation,
– piloter le chemin critique,
– analyser les risques de dérapage
– sécuriser les jalons clés,
– …
Ces activités à forte valeur ajoutée nécessitent une vue globale, une solide expérience, de l’intuition et des talents relationnels. Il est parfois très compliqué d’arbitrer certains conflits d’échéance (ex : faut-il placer les PO des LLI alors que les spécifications ne sont pas finalisées !!!)
Il est néanmoins probable que l’intelligence artificielle va également faire bouger les lignes sur ces métiers et qu’il faudra continuer à monter l’échelle de la valeur ajoutée :
– capitaliser la connaissance sur les projets passés pour sortir des séquences types
– étendre la gestion de planning aux parties prenantes directes et indirectes (clients, fournisseurs, sous-traitants, …)
– contrôler la capacité, la disponibilité et les réservations de cette capacité dans la supply chain
– renforcer la prise en compte du facteur temps dans les arbitrages de design, de procurement, de logistique, de construction, …
– mettre en place des actions proactives d’optimisations permanentes du planning afin de contracter la durée des projets (Tiger Teams)
– contribuer activement à la mise en oeuvre de nouvelles techniques de management de projet (management par les flux, design thinking, value engineering, yield management, …)
Même si le temps est la ressource la plus rare et que sa bonne gestion est un enjeu stratégique, cette évolution vers le haut ne touche pas que les métiers du planning.
Dans une large mesure, la même évolution concerne l’estimation et le contrôle des coûts, la gestion des interfaces, la gestion de la documentation, …
Tous ces métiers qui constituent la colonne vertébrale de la gestion de projet sont appelés à une montée rapide dans la valeur et il est fondamental que des investissements importants soient réalisés pour développer les compétences et fidéliser les talents.
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